J'ai longtemps travaillé de jour puis les dernières années j'ai ne faisais que des nuits. A ma demande. Et autant casser tout de suite le mythe : non les gens ne dorment pas la nuit ! Que ce soit les soignants ou les résidents (en maison de retraite ou ehpad ce ne sont pas des patients mais des résidents car ils sont chez eux).
Il y a les sympas et les moins sympas, ben oui comme partout ;)
Le petite dame qui va vous sonner 15 fois par nuit (quoique le records fut de 33 fois en 10 heures grrr) ou la personne qui au contraire n'osera pas vous sonner.
Il y a des anecdotes avec des collègues comme le jour où l'une d'elles est restée coincée dans les toilettes et que j'ai du faire venir les pompiers qui ont eu un fou rire (et nous avec).
D'autres avec des résidents comme le jour où au cours d'une tournée j'ai rencontré dans les couloirs deux pensionnaires qui en poussaient une dans un fauteuil roulant car elle n'arrivait pas a dormir et donc ses voisines se sont dits qu'en la promenant le sommeil viendrait (c'était adorable je dois bien l'avouer)
Il y a des personnes qui vous touchent plus que d'autres, c'est la vie.
On a tous plus d'affinités avec l'une ou l'autre personne.
Un jour, une dame m'a remis une petite carte le matin en fin de garde. C'était un petit mot de félicitations pour mon mariage qui approchait. Ca m'a énormément touché car cette dame avait la maladie de Parkinson et elle avait passé la nuit a me l'écrire pour essayer de le rendre lisible au maximum. Dans ces moments là ça fait plus que chaud au cœur.
Il y en a qui au contraire vont vous faire sortir de vos gons. Une autre dame, sonneuse invétérée, (on les appelait les passionnés de Gameboy car c'était comme un jeu), qui, par exemple dès que vous passiez la porte resonnait et quand vous lui disiez mais vous avez tout là il manque quoi ? Elle vous regardez et vous disait : restez là je réfléchis (!!! c'est sûr que vu le nombre de résidents pour le nombre de personnels on peut rester sur place a attendre pendant que d'autres vous hurlent votre prénom)
Cette même dame chez qui je venais de sortir de la chambre un soir pour courir chez quelqu'un qui avait fait une chute et qui hurlait dans le couloir : je suis plus malade que les autres venez remettre mon coussin (déjà remis 5 fois auparavant).
Il y en a qui vous surprenne comme ce monsieur qui avait la maladie d'Alzheimer avec qui on parlait beaucoup la nuit mais qui oubliait tout. Et qui pourtant, à mon retour de vacances, me disait à chaque fois : ah ben t'es revenu enfin ! Tu t'emmerdes pas toi tu pars et tu m'laisses là comme ça ! Il me faisait toujours rire.
Et il y a des choses qui choquent. Déjà certains soins ou situations au départ peuvent repousser certaines personnes. Comme la première fois que j'ai vu quelqu'un qui avait une occlusion tout ressortir (en partie sur moi bien sûr) là évidemment ça fait tout drôle bien que je ne sois pas très sensible à certaines choses que l'on peut voir ou sentir (oups désolée si vous mangez bientôt ;)
Une nuit une dame décède, je fais ce qu'il faut puis je préviens le fils. Je lui présente mes condoléances, lui dit qu'il peut passer s'il le désire et là il rigole et me dit oh non c'est bon, je passerai voir mon père pour les papiers demain allez bonne fin de garde hein, merci hein, aurevoir !
Oui là j'ai eu du mal. Il ne faut pas juger, on ne connait pas leur relation ni le vécu mais je n'y peux rien, ça m'a touché aussi.
D'aide-soignante à Ide
Aide-soignante depuis plusieurs années je me lance dans la formation d'infirmière ! Eh oui rebonjour les études, les partiels et les stages ! oulà ça ne va pas être évident ! Léger, avec un peu d'humour et de sérieux je vous laisse suivre cette aventure...
vendredi 11 janvier 2013
Veilleuse en gériatrie
Ahhh qu'est ce que j'en ai eu des fous rires, des frayeurs, des moments de panique, de stress, de tout en fait.
A savoir que dans beaucoup d'endroits encore la nuit ce sont des as ou des faisants fonctions comme on dit.
Vous êtes souvent à 2 sauf que c'est pour 70-80 personnes ! Imaginez que vous ayez une urgence chez l'une, une urgence chez l'autre, des personnes à accompagner aux toilettes, d'autres qui déambulent dans les couloirs car elles se sont perdus et qu'ils faut raccompagner en chambre, faire les tournées pour voir si tout va bien et changer les protections, sans compter qu'il faut préparer les chariots du lendemain et parfois même faire un peu de ménage dans certains endroits, bref je vous le dis ça passe trèèèès vite !!!
Il m'est déjà arrivée en une nuit d'avoir : 2 fois le samu, 1 fois sos médecins et même les pompiers !
Quand vous avez ça en plus du reste, vous accueillez vos collègues le matin avec presque une petite larme à l'œil car vous aviez l'impression que ça ne s'arrêterait jamais !
Même si par la suite vous en rigolez en disant : olàlà tu te souviens ?! On a galéré cette nuit là !
A savoir que dans beaucoup d'endroits encore la nuit ce sont des as ou des faisants fonctions comme on dit.
Vous êtes souvent à 2 sauf que c'est pour 70-80 personnes ! Imaginez que vous ayez une urgence chez l'une, une urgence chez l'autre, des personnes à accompagner aux toilettes, d'autres qui déambulent dans les couloirs car elles se sont perdus et qu'ils faut raccompagner en chambre, faire les tournées pour voir si tout va bien et changer les protections, sans compter qu'il faut préparer les chariots du lendemain et parfois même faire un peu de ménage dans certains endroits, bref je vous le dis ça passe trèèèès vite !!!
Il m'est déjà arrivée en une nuit d'avoir : 2 fois le samu, 1 fois sos médecins et même les pompiers !
Quand vous avez ça en plus du reste, vous accueillez vos collègues le matin avec presque une petite larme à l'œil car vous aviez l'impression que ça ne s'arrêterait jamais !
Même si par la suite vous en rigolez en disant : olàlà tu te souviens ?! On a galéré cette nuit là !
Oui mais avant ça ?
Avant j'étais aide-soignante
Diplômée en 2004. Oh oui ça fait un bail et autant vous dire que de retourner à l'école, refaire des stages, subir parfois le fameux cassage de stagiaire ben...ça me stress déjà un peu...
J'espère que ma promo sera sympa mais surtout qu'il n'y aura pas trop de "princesses". Le genre que j'ai pu voir débarquer a mon boulot en disant : je suis élève infirmière moi je ne veux pas faire le boulot d'as, je veux faire du technique pas des toilettes ! Réponse : ben ma cocotte la toilette relève du rôle propre de l'infirmière donc tu te tais et tu fais ;)
Oui les as et les infs sont censées travailler en binôme mais il y a bien souvent une relation tendue. Déjà à l'école ça commençait bien. Les 2 ne se mélangeait pas sauf si on connaissait quelqu'un...
A notre remise de diplôme on a eu droit à une convocation à l'amphi, remise des diplômes avec : félicitations et hop on devait partir. Les ide elles avaient droit à une soirée.
Peut être que les choses ont évoluées à ce point de vue là. Ce qui m'énerve moi c'est en général les jeunes DE qui parfois nous méprisent alors que sans AS ça ne tourne pas non plus, on est une équipe, l'une ne va pas sans l'autre et le respect doit être mutuel.
C'est pour ça que faire as avant ce n'est pas plus mal car de cette manière on sait aussi ce que font les as. Bien sûr la première année d'inf elles font le boulot d'as mais quelques semaines par ci par là, pas en continu comme une aide soignante normale car c'est seulement là qu'on se rend compte à quel point elles courent. Faire des toilettes à la chaine, en donnant les petits déjeuner, en installant les résidants, en répondant aux sonnettes et j'en passe, oui il faut pouvoir le faire, c'est physique et moralement dur aussi quand on a pas la reconnaissance.
Attention je ne dis pas que les infs n'ont pas de boulot, loin de là, je dis juste :
dommage que ce métier soit si peu reconnu.
Quand dans certains endroits on remercie l'inf alors que ce sont les as qui ont fait les derniers soins de conforts et d'hygiène...C'est moyen.
A l'heure d'aujourd'hui beaucoup de gens pensent encore que les aides soignantes sont des femmes de ménages...Mon expérience est beaucoup basé sur la maison de retraite. Peut être est ce différent en milieu hospitalier...
En tout cas moi j'en avais ras le bol. Assez de faire des glissements de tâches (dans le genre tu peux mettre une perf la nuit ? Euhhh non, je ne suis pas habilitée pour ça ! ou l'inf qui tel en pleine nuit : j'ai oublié de préparer les médicaments pour demain matin tu peux le faire stp ?)ou de devoir gérer des situations qui n'étaient pas de mon ressort (gérer les urgences la nuit, préparer les papiers pour les transferts etc...)sans avoir de reconnaissance.
Diplômée en 2004. Oh oui ça fait un bail et autant vous dire que de retourner à l'école, refaire des stages, subir parfois le fameux cassage de stagiaire ben...ça me stress déjà un peu...
J'espère que ma promo sera sympa mais surtout qu'il n'y aura pas trop de "princesses". Le genre que j'ai pu voir débarquer a mon boulot en disant : je suis élève infirmière moi je ne veux pas faire le boulot d'as, je veux faire du technique pas des toilettes ! Réponse : ben ma cocotte la toilette relève du rôle propre de l'infirmière donc tu te tais et tu fais ;)
Oui les as et les infs sont censées travailler en binôme mais il y a bien souvent une relation tendue. Déjà à l'école ça commençait bien. Les 2 ne se mélangeait pas sauf si on connaissait quelqu'un...
A notre remise de diplôme on a eu droit à une convocation à l'amphi, remise des diplômes avec : félicitations et hop on devait partir. Les ide elles avaient droit à une soirée.
Peut être que les choses ont évoluées à ce point de vue là. Ce qui m'énerve moi c'est en général les jeunes DE qui parfois nous méprisent alors que sans AS ça ne tourne pas non plus, on est une équipe, l'une ne va pas sans l'autre et le respect doit être mutuel.
C'est pour ça que faire as avant ce n'est pas plus mal car de cette manière on sait aussi ce que font les as. Bien sûr la première année d'inf elles font le boulot d'as mais quelques semaines par ci par là, pas en continu comme une aide soignante normale car c'est seulement là qu'on se rend compte à quel point elles courent. Faire des toilettes à la chaine, en donnant les petits déjeuner, en installant les résidants, en répondant aux sonnettes et j'en passe, oui il faut pouvoir le faire, c'est physique et moralement dur aussi quand on a pas la reconnaissance.
Attention je ne dis pas que les infs n'ont pas de boulot, loin de là, je dis juste :
dommage que ce métier soit si peu reconnu.
Quand dans certains endroits on remercie l'inf alors que ce sont les as qui ont fait les derniers soins de conforts et d'hygiène...C'est moyen.
A l'heure d'aujourd'hui beaucoup de gens pensent encore que les aides soignantes sont des femmes de ménages...Mon expérience est beaucoup basé sur la maison de retraite. Peut être est ce différent en milieu hospitalier...
En tout cas moi j'en avais ras le bol. Assez de faire des glissements de tâches (dans le genre tu peux mettre une perf la nuit ? Euhhh non, je ne suis pas habilitée pour ça ! ou l'inf qui tel en pleine nuit : j'ai oublié de préparer les médicaments pour demain matin tu peux le faire stp ?)ou de devoir gérer des situations qui n'étaient pas de mon ressort (gérer les urgences la nuit, préparer les papiers pour les transferts etc...)sans avoir de reconnaissance.
Compte a rebours lancé !
Dans 2 semaines (et quelques jours) ça commence ! Quoi donc me direz vous ? Eh bien ma formation à l'école d'infirmière ;)
Check list : livres demandés ok, ordi acheté pour les cours ok, reste trousse, agenda, classeurs, trieur bref le lot de la petite écolière !
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